« Pitch agence : est-ce qu’on se tire une balle dans le pied ? »
En juillet 2023, l’ANA (équivalent de l' Union des marques aux États Unis) et la 4 A’s (équivalent de l'AACC - Association des Agences-Conseils en Communication) publiaient une étude conjointe sur le coût des pitchs et l’aberration économique de cette procédure de plus en plus controversée. Trois conclusions édifiantes, mais pas étonnantes, doivent être retenues, sachant qu’une étude similaire en France pourrait venir compléter celle que nous avions faite avec L'agence des agences auprès des agences indépendantes en juin 2022.
1. Les compétitions coûtent autant d’argent aux annonceurs qu’aux agences.
Une agence dépense en moyenne 200 000,00 $ par compétition. Lorsque l’agence sortante participe au pitch, elle investit le double, soit 400 000,00 $. Le coût engendré chez le client est de 400 000,00 $. Cela veut dire que le coût global d’un pitch dépasse le million de dollar si on estime que 3 agences ou plus sont en shortlist. Les chiffres sont à l’échelle du pays...
2. Dans 66% des cas, c’est l’agence sortante qui est reconduite
Concentrons-nous deux minutes sur un calcul rapide. Dans 66% des cas, l’agence sortante gagne. Dans 25% des cas, l’agence sortante ne participe pas à la compétition. Quand elle participe, elle a donc 88% de chance de gagner (66/75). Cela veut dire que l’agence (non sortante) qui participe à une compétition de 4 agences avec l’agence sortante a 4% de chance de gagner (88-12/4).
3. L’organisation d’un pitch est motivée par l’argent
Les annonceurs et acheteurs déclarent à 62% que la motivation première est l’économie potentielle réalisable... ce sont ceux qui avouent... Viennent ensuite « l’exécution créative » à 45% et la « big idea » à 36%.Et si on faisait la même étude en France ?