Le pouvoir de la soumission
La soumission est toujours la conséquence d’une peur qui nous paralyse : peur de perdre, peur de l’avenir, peur de s’affirmer.
Cette peur est le plus souvent issue d’une relation qui s’est détériorée au fil des années à cause du silence et de la non réaction face aux exigences successives qui se sont lentement mais surement accumulées.
Cette relation, basée sur le contrôle et la domination, s’est installée étape par étape, chacune d’entre elle étant presque considérée comme normale.
Les attaques répétées par la mise en doute systématique de ce qui est dit, la remise en cause de l’identité pour casser l’estime de soi, le manque de considération et les critiques systématiques sont autant de choses qui font partie d’un processus aboutissant immanquablement à une perte d’assurance : celui qui subit et accepte ces humiliations est considéré à terme comme une commodité.
Et dans un climat de tension continuelle, le seuil de tolérance augmente jusqu’à devenir la normalité : c’est à ce moment-là que l’intolérable devient toléré et même accepté.
Mais si la parole se libère, le rapport de force s’équilibrera pour que le soumis maltraité retrouve une estime de lui-même qui permettra la mise en place d’une relation basée sur le respect mutuel.
Toute ressemblance avec ce qui se passe parfois (et de plus en plus souvent si l’on en croit les coups de gueule de certains sur les réseaux sociaux) dans les relations agence-annonceur n’est bien évidemment par fortuite.
Les agences ont très certainement leur part de responsabilité. Sauront-elles faire cause commune pour démontrer le caractère incontestable de la valeur qu’elles créent ?
Une chose est sûre : la soumission conduit immanquablement à la maltraitance.